L’organisation météorologique mondiale, structure faisant partie de l’ONU, s’est récemment inquiétée du fait que les observations météorologiques et climatologiques transmises par les états membres soient moins nombreuses. Effet, selon cet organisme, cette baisse directement liée à l’épidémie de coronavirus peut potentiellement représenter un risque pour les populations.
Une grande partie des données météorologiques effectuées par les avions
A cause de l’épidémie de covid-19 qui sévit partout à travers le monde, et principalement en Asie, en Europe et aux États-Unis, la capacité des météorologues à établir des prévisions fiables est grandement altérée.
En effet, de nombreux gouvernements ont été dans l’obligation de décréter un confinement de la population pour faire face à la rapide propagation du virus apparu à Wuhan en décembre dernier. Cette impossibilité pour les professionnels et les particuliers de circuler et de prendre l’avion a rapidement eu un impact sur les vols commerciaux à travers l’Europe notamment.
Là où la bat blesse, c’est que le système de collecte des données météorologiques reposent sur de nombreux relevés provenant notamment de l’aviation civile. En effet, les avions commerciaux des pays membres de l’organisation onusienne sont bardés de capteurs fonctionnant de manière autonome.
Ce système embarqué recueille, analyse et transmet à intervalle régulier de nombreuses données météorologiques (température, pression atmosphérique, humidité, vent, etc). Or, avec la pandémie de covid-19, la quasi totalité des vols commerciaux sont annulés dans certaines contrées du monde. Par ricochet, les informations transmises aux professionnels de la météo sont en chute libre.
Des modèles qui perdent en précision
Des centaines d’avions quadrillent tous les jours le ciel tricolore. Ce sont autant d’observateurs qui alertent et renseignent sur les conditions atmosphériques. Toutes ces données s’ajoutent à beaucoup d’autres et permettent ensuite d’établir des modèles d’une grande fiabilité.
Les avions étant cloués au sol, ceux-ci n’effectuent donc plus aucun relevé. Cela représente pour la France 7% de données en moins. Cela semble finalement bien peu, mais cela impacte la précision des prévisions de 15%.
A cela, il faut ajouter que, confinement oblige, les relevés sur le terrain sont actuellement moins nombreux, aussi bien en France qu’à travers toute l’Europe.
En quoi est-ce gênant ?
Ce qui inquiète le plus l’organisation météorologique mondiale, ce n’est évidemment pas qu’il pleuve alors qu’il était prévu un grand soleil. Ce qui pose problème, ce sont les phénomènes météorologiques locaux violents induits par le changement climatique que subit la planète.
En effet, perdre 15% de précision, c’est affaiblir la capacité des structures comme Météo France de prévoir avec finesse un phénomène imprévu ou inhabituel, comme de fortes gelées, de la grêle, des chutes de neige ou des pluies diluviennes comme celles qui se sont abattues sur le sud du pays cet hiver.
La réelle difficulté n’est pas seulement de prédire telle ou telle anomalie locale du temps, mais bien de savoir quelle forme va prendre cette anomalie, anticiper son intensité, calculer sa durée ou sa trajectoire. Ainsi, savoir anticiper une pluie anormale en quantité sur une région précise, c’est par exemple pouvoir prendre les dispositions nécessaires pour tous les barrages hydroélectriques concernés, se prémunir contre d’éventuelles inondations ou encore prévenir les populations concernées à temps.
A l’heure actuelle, la perte de précision de 15% en France ne permet plus d’avoir cette finesse dans les modèles météo. Il ne reste plus qu’à espérer que seul le soleil soit de la partie pendant tout le confinement.
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